
Presque dix ans de campagne publicitaire, ministérielle, présidentielle, nationale, transnationale, otanesque, onusienne, européenne, humanitaire, solidaire, libérale, patronale, syndicale, rurale, péri-urbaine, identitaire, métissolâtre, républicaine, communautaire, compatissante, intransigeante, insultante, caressante.
Presque dix ans de campagne et toujours pas Président.
C'est ce qu'a compris Nicolas Sarkozy pour garder le pouvoir : faire semblant de le conquérir. La nature du quinquennat l'aide, c'est certain. Mais enfin, il faut savoir faire semblant de ne pas l'avoir depuis presque dix ans, ce pouvoir (ministériel d'abord, présidentiel ensuite, rappelez-vous). Et ne pas craindre de se prendre soi-même comme cible à abattre pour pouvoir piquer sa place (à soi-même, donc). On sait depuis trente ans que le Français vote toujours non pas pour un candidat ou un parti en lequel il croit, mais contre celui qui avait le pouvoir jusque-là (et nous nous garderons bien d'en tirer des conclusions d'ordre psychanalytique...). Sarkozy aussi l'a très bien compris, à tel point qu'il est le seul type à avoir gagné une élection en appartenant au camp sortant. Le seul en trente ans. Comment ? En prônant le changement. Le changement par rapport à quoi ? Eh bien... par rapport au gouvernement en lequel il venait de passer cinq ans en tant que ministre d'Etat.
Alors Beuche prend le pari devant vos yeux ébahis : le prochain président de notre république, c'est lui. Lui, Nicolas Sarkozy, qui, à l'entendre parler ces derniers jours, virera ce type qui, à ses yeux, n'a pas suffisamment garanti la sécurité des Français, qui a négligé les ouvriers au profit des patrons, qui a laissé l'immobilier s'enflammer, qui n'a pas joué son rôle de régulateur des prix d'électricté et de gaz, bref, c'est Sarkozy qui virera ce type impopulaire président de la république depuis 2007.
Ce sera alors reparti pour une campagne de cinq ans. Sa dernière nationale. D'autres suivront.
Tout sauf le désert.
Le monothéisme sort du sable, écrivait Onfray.
Le sarkozysme ne voudra jamais y retourner.
10 commentaires:
Bon Dieu, cette photographie est horriblement déprimante.
Il a piqué les Ray-Ban à Stallone, dans les années 80.
Sans déconner, le mauvais goût poussé à ce degré, c'est très impressionnant.
(Paraît que c'est pas important.)
(Y en a même qui y voient le nec plus ultra de ce que doit être un politique aujourd'hui : un type qui méprise les codes. Paraît que c'est subversif de droite. Et paraît même qu'aujourd'hui, "subversif de droite" est un pléonasme.)
"Gauche" et "droite" ne sont plus désormais que des termes de boxe. (Merde, Beuche, vous faites caguer avec vos caractères blancs sur noir, c'est illisible, pour moi !)
(J'oubliais que je vous avais aveuglé, plus haut...)
De boxe ou de foire ?
De boxe. Soigne ta droite, soigne ta gauche, père.
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