Ilumina oculos menos, nequando obdormiam in morte : nequando dicat inimicus meus : Praevalui adversus enum.







jeudi 20 janvier 2011

Petite contribution pour le soutien moral de Monsieur Berlusconi et le salut de son âme



Il me semble que la plupart des gens rejoignent l'Église par des voies qu'Elle n'autorise pas, autrement, ils n'auraient jamais le besoin d'y entrer. Pourtant, son système repose entièrement sur le pécheur ce qui crée de nombreux malentendus parmi les bien-pensants.
Je dois avoir lu Aristote au Collège, mais sans savoir ce que je faisais. Comme pour Platon. Mon esprit n'est pas de force à poursuivre sur sa lancée, une fois la lecture finie, et cette imperméabilité explique que mon éducation ne m'écrase pas de son poids. Impossible donc de commenter la Somme de saint Thomas ; je ne peux dire qu'une chose, c'est que je la lis vingt minutes chaque soir avant de m'endormir. Si ma mère surgit et m'interrompt pour m'ordonner : « Éteins donc, il est tard », je lève le doigt en l'air et avec une expression de béatitude un peu égarée, je réponds : « Impossible d'éteindre, la lumière étant sans limites et éternelle. Ferme plutôt les yeux », ou quelque chose d'approchant. Quoiqu'il en soit, il me semble pouvoir personnellement garantir l'amour que saint Thomas portait à Dieu, ne fût-ce que parce que je ne peux m'empêcher d'éprouver un tel amour pour saint Thomas. Ses frères, persuadés qu'il s'était fourvoyé en devenant dominicain, l'enfermèrent dans une tour et introduisirent une prostituée dans sa chambre. Il s'empressa de la chasser avec un tisonnier rougi au feu. Aujourd'hui, la mode voudrait qu'on sympathise avec la prostituée ; moi, je sympathise avec saint Thomas.


Flannery O'Connor, L'Habitude d'Être

2 commentaires:

Marcoroz a dit…

Un homme qui menace une femme à l'aide d'un tisonnier rougi au feu, tu sympathise avec lui ?

Pascal Labeuche a dit…

Souhaites-tu savoir, également, si je préfère éteindre la lumière ou simplement fermer les paupières, le soir avant de m'endormir ?