Quand j'étais enfant je ne pouvais ni admettre ni comprendre que l'on parlât une autre langue que la française - je la parlais.
Quand j'étais enfant je ne pouvais ni admettre ni comprendre que l'on habitât dans une autre ville que Toulouse - j'y habitais.
Maintenant que je ne suis plus enfant je peux admettre et comprendre
que l'on parle une autre langue que celle que je parle et qu'on habite
une autre ville que celle dans laquelle je réside. On se dit alors que
c'est cela grandir, comprendre que l'autre existe.
Mais c'est
totalement faux : ce n'est pas parce que notre compréhension s'améliore
que l'on admet l'autre, mais parce que notre vitalité décline et qu'en
s'oubliant on croit que l'autre peut exister.
Car il est absolument évident qu'il est tout à fait absurde de ne pas être moi.
samedi 23 avril 2016
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