Ilumina oculos menos, nequando obdormiam in morte : nequando dicat inimicus meus : Praevalui adversus enum.







lundi 18 mars 2013

18 mars 2013



"C'est vraiment très étonnant, la physiologie.
Depuis des mois que je pleure (oh, pas en continu), je me rends compte que les larmes vont bientôt couler à la contraction que je ressens en bas de  ma joue droite, près des lèvres. Ça subit de brèves secousses, et je chiale.
Avant aussi il m'arrivait de pleurer, mais jamais ma joue ne m'avait fait ce coup-là. Ce n'est plus le cerveau, telle ou telle pensée qui fait pleurer, mais une contraction de la joue ...
A vrai dire je ne pense plus à rien, d'ailleurs je ne sais même plus penser. Je n'ai aucun avis sur rien, tout peut arriver, les mosquées, les ovnis, le cheval dans les lasagnes, la fin du monde, tout : c'est même pas que je m'en tape, c'est que je ne sais même plus où je suis.
On peut toujours gloser sur l'absurdité de la vie et du monde : moi, je suis déjà dans la post-absurdité, celle qui ferait pâlir de honte une émission d'Arthur, pour vous donner une idée.
Non mais allô quoi ? Ça c'est pas Arthur, mais enfin ça fait sens : le téléphone comme lieu de l'authentification du scandale. Evidemment personne ne répond car personne n'est derrière le combiné, d'ailleurs de combiné il n'y en a pas, et le scandale reste entier devant une jeune femme derrière laquelle rien n'existe que la nudité anérotique. Voilà la post-absurdité : elle est nue et sans mystère et vous n'en voulez même pas.
Comme l'amour, sauf que ce quelque chose on veut le donner sans l'avoir. Enfin c'est ce qu'on dit depuis le fumeur de cigares tordus. Moi je ne peux plus fumer, c'est ma gazinière qui m'en a averti alors que je n'avais plus de briquet : j'ai senti l'odeur du gaz, j'avais oublié de l'éteindre, si j'avais eu un briquet tout aurait explosé je serais mort, mes enfants auraient été inconsolables et moi j'aurais culpabilisé outre-tombe d'avoir été aussi négligent avec mon existence alors j'ai senti ma joue droite vibrer, et le lendemain je suis allé allumer mes clopes directement sur le feu de la gazinière mais je me suis cramé la tignasse, j'ai pas osé me brûler le reste, ce doit être terriblement douloureux la combustion de son corps, je suis un lâche et le vent d'autan souffle et ne m'emportera même pas, lui non plus."


Ciolineski, Journal 2113

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Comment allez-vous, cher ami ? :/

Pascal Labeuche a dit…

C'est aimable de vous en soucier.
Et vous, comment allez-vous ? Cet enfant, comment se porte-t-il ?

Anonyme a dit…

Moi entièrement remise, quant à l'enfant, c'est une force de la nature. Mais je ne tiens plus trop à exposer ma vie privée sur le net. Fb c'est fini pour moi.

Vous, comment allez-vous ?

Pascal Labeuche a dit…

Ciolineski parle pour moi ...

Anonyme a dit…

Mein Got..

Anonyme a dit…

Si vous vous sentez parfois seul, vous êtes le bienvenu chez moi (sur mon blog). Je suppose que cela vous fait une belle jambe à présent, mais je vous promets de vous réserver un traitement de faveur (de ne pas vous agresser, quoi que vous veniez m'écrire). :)

Sinon vous pouvez également me joindre à l'adresse mail fournie avec mon pseudo, bien sûr.

Un bisou.