Ilumina oculos menos, nequando obdormiam in morte : nequando dicat inimicus meus : Praevalui adversus enum.







vendredi 22 février 2013

Monologue de femme (1)



Ton regard me fait peur.
Tu m'embrasses, les lèvres, le cou, les joues, le front, tu me lèches, tu me mords, j'ai peur que tu me dévores.
J'ai peur que tu me violes. 
Tu t'arrêtes et me prends le visage et me fixes dans les yeux.
Je ne sens alors pas ta tendresse, je ne sens pas ton abandon, je ne sens pas ta chute - je sens que tu es affamé.
Quand tu me parles je ne reconnais plus ton visage - là tu te tais et ce vide m'aspire malgré moi, je ne peux plus bouger. Je tremble, je frissonne, je grelotte, je voudrais fuir, fuir au loin et me souvenir de ta voix, ta voix qui m'accompagne jusque dans mon sommeil, mais le réveil est douloureux pour moi, mes jambes ne me portent plus, mes yeux sont ouverts et mes songes s'enlisent dans l'ardeur aveugle de tes caresses.
Tu me regardes en me pénétrant je te regarde en t'aspirant malgré moi.
Il pleut, il mouille, c'est la fête à la grenouille. Et la grenouille est partie.

Pourquoi ne suis-je plus dans un rêve ? Un rêve sans autre corps que le mien ? Un rêve où je maîtrise la glace et les flammes, un rêve où seule ta voix me chatouille, un rêve où je suis bien ancrée dans mon cercle, où je te laisse venir uniquement comme je veux quand je veux, où toi n'es pas toi mais le miroir dans lequel je me reflète à ma guise ?

Je veux sentir ma chatte, mes seins, mon cul, pas ta bite ni ta langue, tu me dégoûtes, sale porc, c'est moi qui tiens les rênes, je jouis quand je veux par la puissance de mon esprit et l'impuissance de ta voix, ta queue est à moi quand je ne te vois pas, là je la sens et te l'arracher je ne peux pas.

Partir, partir au loin, que personne ne te voie, que tu effaces tout de moi, que ton cerveau soit commandable par mes exigences, que tu ne te souviennes plus de moi, que personne ne me voie jusqu'à chez moi, que tout cela n'existe plus mais je ne puis oublier, rappelle-moi, rappelle-moi !

Je suis seule sans ta voix, sans le miroir que tu me tends.
Baise-moi ! Baise-moi !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Dites-donc ! Mais c'est cochon tout ça ! :$