Ilumina oculos menos, nequando obdormiam in morte : nequando dicat inimicus meus : Praevalui adversus enum.







dimanche 27 janvier 2013

Un champ est devant moi.



Un champ est devant moi.  L'église est juste de l'autre côté, je peux la toucher quand je veux. Personne autour.
Il pleut, il bruine, parfois la neige est sale.
Il fait nuit, il fait toujours nuit.

J'ai oublié que manger pouvait être un plaisir et dormir une nécessité.

Je est un autre, certes, mais là il est très lointain.

Personne autour.
Pas de combats de chiens, de pétasses qui voyant leurs poils de chatte pousser s'ébrouent dans la fange de leur propre désolation, de junkies hurlant leur manque, de névrosées masquant leurs pas d'autant plus assourdissants.
Pas de réveil en pleine nuit, de veilles biérasses à la main sur le balcon à la vue bouchée par des tours de béton, personne à qui vouloir buter la gueule.

L'église est juste de l'autre côté, je peux la toucher quand je veux.
Dieu m'a sans doute abandonné, mais moi je pense à Lui. Mauvais chrétien et fils déchu je regarde l'horizon qu'un rideau de pluie n'arrive pas à me boucher. Je suis là, malgré tout.

Un champ est devant moi.
Il m'éloigne davantage  encore de l'humanité dont je ne cesse pourtant de me réclamer. Les chattes viennent miauler leur soif inextinguible de la bite acérée des chats de passage, quelques chiens errants viennent pisser en bas de mon mur. Ô bêtes, je suis des vôtres !

Mais je suis là. Je, je, je, ne tarde quand même pas trop à venir me rejoindre ....

1 commentaire:

Marcoroz a dit…

Pourtant, quand on sent le contact des poils de sa partenaire avec les siens, c'est tellement plus jouissif!