Ilumina oculos menos, nequando obdormiam in morte : nequando dicat inimicus meus : Praevalui adversus enum.







dimanche 27 novembre 2011

Intense état d'extase contemplatrice cet après-midi au centre commercial Leclerc de R.-sur-G. nouvellement refait, en haut d'un atrium dans lequel une végétation luxuriante tapissait de vagues verdoyantes l'antre satanique autant qu'éthéré du temple moderne de nos idoles agonisantes.
Un ruisseau javellisé coulait de bas en haut et de haut en bas, des enfants hurlaient, les regards déclinaient comme le soleil que l'on n'a pas vu, la nuit aveuglante de lumière pénétrait en nos poumons, et l'air stérile, des boutiques et des toilettes, des parkings et des couloirs, des restaurants et des distributeurs de billets, par sa transparence intégrale, rappela à qui voulut l'entendre que nous étions morts.
Ce fut une belle journée.

3 commentaires:

Pangloss a dit…

Bravo! Je suis heureux de constater que quelqu'un arrive en si peu de mots, traduire bien mieux que je ne saurais le faire cette horrible réalité: le spectacle de ces somptueux tombeaux dans lesquels , en longues théories, les morts décérébrés se précipitent et déambulent comme s'ils ne regrettaient pas la vie.

Marcoroz a dit…

Un instant, en commençant à lire, j'ai songé à la gare d'Atocha, à Madrid, avec son petit bosquet exotique où abondent les tortues de Floride et les petits poissons. Mais en continuant ma lecture, ce souvenir a vite laissé la place à celui d'Hyperpolis et de "La Guerre" de J.M.G. Le Clézio. L'idée que nous sommes morts, c'est aussi "1984" (Orwell)... Burp.

grandpas a dit…

Si mon ami Marcoroz vient ici, c'est que votre blog est d'une grande qualité, j'essaierais de me faire discret.