Ilumina oculos menos, nequando obdormiam in morte : nequando dicat inimicus meus : Praevalui adversus enum.







mercredi 14 septembre 2011

Entretien avec le professeur Z

Professeur Z : Bonjour Beuche !
Pascal Labeuche : Beuche est mort, et depuis un certain moment.
Z : Pardon, mais enfin c'est pareil.
PL : Non.
Z : Bon.
PL : Alors ?
Z : Beh vous écrivez plus rien sur votre blog, alors la blogo s'inquiète monsieur Beuche !
PL : Labeuche, connard.
Z : Oui enfin Beuche ou La, c'est pareil : plus rien.
PL : Tout le monde s'en branle.
Z : Evidemment. Tout le monde est ailleurs. Ou personne n'est là. En ouvrant sa gueule ici et là. C'est ça la blogo.
PL : Vous allez me fatiguer Professeur.
Z : Bon bon bon. Bon alors : pourquoi cette inanition Labeuche ?
PL : Parce que je suis en vie, je crois bien, Z.
En vie dans cette humanité qui se suicide par prolifération. Plus l'humain se tourne vers l'automatisation, la robotisation, l'abstraction, le virtuel, bref plus il se déshumanise, et plus il se reproduit. Comme s'il ne pouvait pas disparaître discrètement, dignement, mais en macérant dans son suc, dans celui de ses congénères, par asphixie.
N'est-ce pas prodigieux, Z ?
Z : Et pourquoi diable faudrait-il que l'humanité disparaisse, d'abord ?
PL : Parce qu'elle ne se supporte plus.
Z : Et vous, vous vous supportez ?
PL : Moi j'arriverais à me supporter vraiment si j'étais Dieu, c'est-à-dire Tout dans son infinie multiplication. Je serais ce que j'engendre et ce qui m'engendre, tout, tous, c'est-à-dire rien.
Etre soi, c'est-à-dire être tout soi, c'est-à-dire n'être que soi, est proprement invivable. La naissance est une condamnation à l'en-soi dont la respiration est le procureur et le geôlier tout à la fois.
Et il est parfaitement inutile de discuter avec quiconque n'éprouve pas cette réalité dans sa chair.
Z : Bah le suicide alors !
PL : C'est bien ce que je pensais : vous êtes un véritable connard.

(à Sébastien Salamand)

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