La Clape.
Une fois que vous y entrez, vous êtes pris, quoi que vous puissiez décider. Ce n'est pas innocent s'il n'y a personne.C'est d'abord la symphonie ininterrompue des cigales qui rythme vos pas : vous savez d'emblée que la marche sera fluide et entêtante. Si vous êtes sourd, l'odeur inaltérable des pins d'Alep ne vous laissera aucun doute : vous ne pourrez plus en sortir. C'est le souvenir de parfums de Serge Lutens qui vous submerge malgré vous, l'odeur prégnante du ciste labdanum, résineuse, orientale, presque, suave et charnelle comme sous l'effet du règne végétal trompeur et envoûtant qui se joue de vos sens au milieu du vert et de toutes ses nuances, du bleu jusqu'au jaune, entre mer et soleil, entre l'eau et le feu, où les pierres vous encerclent de leurs gouffres adorables.
En l'air, la grotte de la Crouzade !

Sous nos pieds, les marmites de la Goutine !

Et la vue, une fois en haut, au loin, tout partout...

Mais enfin, il faut bien redescendre.
Il y en a, des plages, et pas que celle qui vit Béatrice Dalle se faire fourrer. Et elles sont immenses. Mais il n'empêche : le vacancier aime la jouer collé-serré, pendant ses vacances. Une serviette, un sac, une raquette, qu'importe le bidochon pourvu qu'on ait l'étroitesse.
Heureusement, il reste la mer. Mer qui, bien évidemment, est gelée. 16°C en août avec le traditionnel vent du nord-ouest, c'est fendard. Hors de l'eau, sable dans la gueule. Dans l'eau, frissons dans les meules.
Allons-y pour les frissons, ça tonifie.
Les vacances à la plage, c'est aussi et surtout l'occasion de se jeter dans la gueule du loup, d'éprouver son masochisme, d'être la proie des faiseurs de fric.
Nous ne reviendrons pas sur les chacals de photographes de vos vacances que nous avons dû, avec la patience qui nous caractérise, envoyer voir ailleurs, et nous arrêterons quelque peu sur ce qu'il est convenu d'appeler des guides.


L'abbaye de Fontfroide, les Salins du Midi. Deux institutions, deux endroits où il est impossible d'entrer sans visite guidée.
Une heure et quart pour chacune au poil du cul près, et voilà tout. Vous auriez aimé visiter la bibliothèque, la cuisine, voir de plus près la porte d'entrée originelle, vous extasier plus longtemps devant la chapelle des morts ou le rose des marais ? Vous composerez avec votre frustration.
Ou bien vous la noierez dans la mélancolie des masses écumantes le soir, glace ou chichi à la gueule, un petit tour et puis un autre, sur le port, sur les terrases, sur soi, sur rien.
Ce rien qu'on n'espère même plus tant on le désire.
10 commentaires:
Combien ça coûte un chichi de nos jours ?
(Chichi, ou la récompense du sable...)
Et moi qui croyait qu'à Gruissan il n'y avait que des campings !
Je regarderai mieux la prochaine fois que je passerai dans le coin-coin (rapport aux bouées-canard, qui sont au demeurant -il me semble- en voie de disparition).
A Gruissan que des campings ??? Quelle drôle d'idée ! Vous avez dû limiter votre visite à la plage des Ayguades, que longe une brochette de campings.
Kim, 5 euros les 12 churros. Les gros chichis sont devenus quasi introuvables. (Et c'est vraiment dégueulasse, cette friture sucrée.)
Beuche, vos fourrés plein de senteurs, de grottes et de cigales valent mille fois ceux, ensablés, de Béatrice D.
(Quant aux guides, qu'on les pende.)
PS : non, ce commentaire n'était pas cochon. Rhô.
Je vous remercie, Mademoiselle K, de considérer mes fourrages à leur juste valeur.
La dernière phrase mérite le marbre.
Je vous t'en prie, Monsieur Beuche.
L'épitaphe de Beuche !
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