Décidément, respirer, lorsque son corps défaillant nous rappelle, à notre corps défendant, que l'on existe, est une chose bien difficile et éprouvante.
Devoir exécuter un acte qui n'en est pas un, cela demande naturellement une opposition contre la nature proprement homérique. Prions que cela ne soit pas chimérique. Car alors la fin est proche.
Nous ne pouvons qu'envier les légers de la trachée, les contorsionnistes de l'abdomen, les robots des nasaux, les relâchés des poumons. Les inconscients de leur corps, comme nous les jalousons, nous autres les suffocants, les chercheurs d'air, poissons éventés aux yeux de merlan même pas frit, baleines échouées sur les rives de notre désir, drogués qui n'auraient jamais eu leur dose !
Quand donc nous donnera-t-on la liberté d'avoir un corps insouciant ?
jeudi 10 juin 2010
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4 commentaires:
Bien, ça, « Blog à crédit » !
Merci !
C'est exactement ce que je ressens certains jours, et même plus souvent qu'à mon tour.
Voilà qui est bien exprimé... si je puis dire.
C'est bien inspiré aussi, d'ailleurs.
Merci !
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