Jeûner, c'est perdre d'abord ses scories, ses toxines, ses déchets.
La tentation de la pureté est grande, d'autant plus grande qu'est atroce la souffrance de l'intoxiqué qui élimine. Il faut alors être au paroxysme de l'intoxication, au faîte de sa déchéance, à la dernière limite de l'implosion.
Mais comment l'évaluer, cette limite, comment l'identifier, la reconnaître, ou plutôt la connaître ? On l'envisage, on l'envisage, mais telle un mirage en plein désert elle n'en finit pas de se dérober, et nous de nous remplir encore et encore, implosant de ne pas exploser, haletant et suffoquant, le sable dans la gueule et le chameau sur le dos.
On veut se sentir, et par-dessus tout se sentir se sentir. Puis, écoeurés de ce trop de soi, on n'aspire plus qu'à s'extraire de son soi, alors bien trop petit. On veut se sentir par le vide. On refuse de laisser à la douleur le monopole de nous indiquer nos organes.
Il est alors temps pour nous de devenir l'univers.
Après avoir repris un peu de saucisson, tout de même... Tant qu'à être dans le désert... En espérant qu'on crève pas avant...
samedi 26 juin 2010
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