Ilumina oculos menos, nequando obdormiam in morte : nequando dicat inimicus meus : Praevalui adversus enum.







vendredi 12 juillet 2013

Vieillesse



Quel ennui que les fantasmes ... Les rêves, au moins, même si la plupart du temps leur narration est d'un ennui que seule une certaine drôlerie, parfois, peut sauver de l'insignifiance, nous permettent, le temps de leur accomplissement, de vivre une autre existence, de ressentir d'autres émotions, pour mieux nous faire regretter d'être des êtres de conscience. Mais les fantasmes ...
Litanie de lieux communs éculés ou fantaisies débridées pour les plus originaux, les fantasmes (qu'il ne faut, paraît-il, jamais assouvir) ne nous montrent au fond qu'une chose : que lorsque l'on se rend compte de leur indigence ontologique , on est fini.

Comment aimer sans innocence ? Comment être disponible pour recevoir une flèche de Cupidon quand on est revenu de ces fadaises superbes consistant à croire au coup de foudre, coup de foudre sans lequel aucun amour véritable (c'est-à-dire véritablement mensonger) ne peut exister ?
Un vieux, ce n'est pas un homme mûr, c'est un enfant desséché.
Je suis vieux.
J'aimerais quand même ne pas crever.
J'aimerais quand même pouvoir saigner, encore, et que l'on remue et remue encore une flèche dans ma plaie.

Mais je m'avise que ce ne doit être qu'un fantasme de plus sur le chapelet pathétique du désir de l'hominidé ...


Ciolineski, "Réflexions sur la condition des anges", vol.4, p. 362

1 commentaire:

Divinella a dit…

Merci pour cet article !!!