
Oui, on peut déplorer la banlocalisation galopante, l'industrialisation saccageant nos campagnes, la déculturation forcenée du système éducatif, du journalisme, de la politique culturelle, jusqu'à notre langue même, oui, on peut être écoeuré par la prolétarisation des classes moyennes, la clochardisation des classes populaires, l'arrogance des classes dirigeantes, oui, on peut s'inquiéter de la perte de notre souveraineté nationale, de la communautarisation à outrance qui ronge peu à peu notre identité en nous rendant honteux de notre histoire, quand ce n'est pas l'amnésie qui nous guette, oui on ne peut qu'être consterné par l'enlaidissement de nos paysages et de nos villes, par la hausse démographique qui telle une lèpre pourrait envahir tout ce qui pouvait nous servir de refuge, nous tenir lieu de paix, nous faire espérer la possibilité d'un ailleurs, oui on peut être déprimé par la perte de tout ce que l'on croyait nôtre, perfectible certes mais nôtre.
Oui, on peut tout cela.
Mais nous avons aussi le devoir, face à ces ténèbres nécrophiles, d'aspirer, envers et contre tout - en priorité contre ceux qui ne savent que déplorer ces choses sans s'apercevoir que, se vautrant dans cette fange, ils sont les premiers à l'entretenir et à se faire entretenir par elle -, à la joie, à nos joies, à notre joie.
Car nous devons vivre.
Le moindre de nos devoirs est donc de résister, et cette résistance ne pourra passer que par la volonté de la joie : on pourra tenter de nous déposséder de tout par les chantages les plus abjects comme les plus tentants - le Diable est polymorphe et ne réside hélas pas que dans les détails -, nos joies seront saines, nos joies seront libres, nos joies seront innocentes et, n'entretenant aucun complexe de culpabilité, nos joies nous rendront nôtres.
8 commentaires:
Ça, c'est du positif !
Ca ne va pas être facile.
Mais nous promettons d'essayer...
C'est beau !
Merci Marco !
Merci Pascal ! Moi aussi, je vous promets d'essayer.
Belle journée à vous !
Ah! Rubens, Rubens (citation)
Giulia
I come back!
G.
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