Taper du pied sur le sol, chez soi, en sachant que cela ne dérangera personne. Savoir que c'est du solide. Savoir qu'on est sur du solide. Se le dire, au moins.
Voir ses enfants sourire les bras tendus vers nous, les voir heureux, savoir qu'ils nous aiment. Se le dire, au moins.
Sentir l'être aimé le corps parfaitement détendu, la peau chaude et soyeuse, les effluves de sa nuque. Savoir que son réveil nous attend. Se le dire, au moins.
Avoir la Bible toujours près de soi. Se rappeler que Dieu nous aime, et que le jour où tous les êtres qui font et sont notre vie auront disparu, nous les retrouverons en Lui. Se le dire, au moins.
Tenir l'effroi derrière soi, les ténèbres béantes au loin, ne se retourner que précautionneusement. Se permettre le luxe de garder tout cela en réserve pour ses vieux jours. Se le dire, au moins.
Domestiquer sa culpabilité. Savoir qu'on fait tout ce que l'on peut pour ne pas tuer ce que l'on a fait naître. Se le dire, au moins.
Ne pas craindre de se faire détester. Préférer vivre avec la haine qu'avec le ridicule. Se le dire, au moins.
Vivre. Mourir. Le dire.
Au moins.
6 commentaires:
C'est bien ce que je me dis aussi.
Le sol(ide), les enfants, la nuque, l'effroi, la culpabilité, la haine, tout ça (hormis la Bible).
Mais vous le dites mieux que moi.
Voilà. Je commente.
Il n'y a strictement rien à commenter. C'est du vol.
Du vol de quoi ? Dites plutôt que c'est un privilège de pouvoir venir non-commenter chez Beuche !
Je veux dire qu'il est bien votre texte.
Merci Gaby.
(Et faites-vous donc un compte Blogger au lieu d'apparaître anonyme !)
Enregistrer un commentaire