Ilumina oculos menos, nequando obdormiam in morte : nequando dicat inimicus meus : Praevalui adversus enum.







jeudi 22 juillet 2010

En vrac, la tête dans les nuages et les pieds pas encore dans l'eau

Longtemps, j'ai espéré de bonne heure.
Sitôt évanouies les vacances de Pâques, les chuchotements des vagues se sont toujours rappelés à moi.
La chanson de Jonasz, insupportable, qui passait alors en boucle sur Radio Nostalgie, me faisait horreur : « Pauvre abruti, tu te plains de sucer des glaces à l'eau, mais tu y étais, à la mer ! ».
L'attente, un dimanche matin, à quatre ans, à côté des sacs. Le temps qui passe, et toujours rien à midi. Il ne viendra pas, on n'y ira pas.
Plus tard, l'autre abruti qui voulait voir la parade des avions de chasse à Canet. Trois heures de plage pour quinze de bouchons.
La folle qui hurlait en pleine nuit en croyant que le toit allait s'envoler. À Port-Leucate, pensez donc.
La première semaine complète en location, adolescent. Les bals, les chiottes bouchées, le train.
L'océan. Une île magnifique, l'automne. Les coquillages, les copains, l'immensité à perte de vue, la liberté qui apparaissait pour la première fois, me faisant sentir son existence et ses promesses.

Toujours, toujours, l'odeur et le goût du sel, l'odeur et le goût du sable. Le désir de la peau brûlante et iodée, des cheveux trempés de sable, des yeux séchés d'embruns, le corps éternellement ondulé par les ressacs, et cette caresse auditive ininterrompue, dont on est convaincus qu'elle sera la dernière après notre mort, la seule à subsister, à survivre à tout : la symphonie des vagues.

Ce sont elles qui nous appellent, le fantasme d'être elles : l'unité dans le mouvement éternel.
Et tout autour, les rires des enfants, les cris de joie, les silences de béatitude.
Le soleil, l'air, l'eau, le sable. En nous.
Jusqu'aux prochaines vacances.

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